top of page

Tome 1 Le musher jusqu’à toi

Venez découvrir le 4eme de couverture :

Envoyé au pied levé par sa société dans le Yukon, Anthony doit retrouver un dénommé Adam Larivière pour l’informer de son héritage. Afin de contrer sa poisse habituelle, son meilleur ami Mikado décide de l’accompagner, et ce n’est pas un luxe, car dès l’aéroport, les ennuis commencent. De Montréal à Whitehorse, les deux amis croiseront plusieurs fois sans le reconnaître celui pour lequel ils parcourent des milliers de kilomètres. Une fois arrivés à Teslin, bourgade isolée au milieu des immenses espaces enneigés où le musher vit avec sa meute, tous deux tomberont sous le charme de ce pays à la beauté sauvage où la nature est reine et de cet homme hors du commun qui vient d’être élu le sportif le plus sexy de l’année.

Premier extrait :

Son départ étant prévu dans deux jours seulement, il allait devoir passer son week-end à surfer sur le NET pour trouver des informations sur le Yukon, territoire canadien dont il n’avait jamais entendu parler et se taper au moins une heure de shopping pour acheter quelques vêtements chauds. Avant de sortir dans la rue, il entoura son écharpe autour de son cou, ferma son blouson jusque sous le menton pour se protéger du vent glacial. Une fois sur le trottoir, il courba instinctivement les épaules et hâta le pas pour rentrer chez lui.

— C’est toi, chouchou ?

Qui d’autre Mikado aurait-il voulu que ce soit ? Ils étaient bien colocataires, non ? À moins, qu’il n’ait encore invité quelqu’un à goûter l’un de ses plats bizarroïdes dont il avait le secret. Il ôta ses lunettes emplies de buée, les posa à côté de la pile de prospectus et de courrier non décacheté, puis accrocha blouson et écharpe à la patère, avant de se déchausser.

— Je suis gelé, dit-il en rejoignant son ami Mikado au salon.

— On dirait bien qu’on va avoir un Noël blanc. J’adore la neige. Ça donne tout de suite un petit air de fête sur les Champs Élysées, répondit celui-ci.

Anthony ricana. Pour Mikado, Paris se résumait à quelques arrondissements et boutiques où il aimait faire du lèche-vitrine.

— Ça sent bon ! Qu’est-ce que tu as préparé ?

— Un colombo D-day !

Ouille ! Quand Mikado concoctait un plat avec D-day accolé derrière, ça voulait dire deux choses. Soit pendant une journée vous deviez traiter votre estomac pour calmer les brûlures provoquées par les épices, soit vous priiez pour que les toilettes soient libres, à l’instant où vous aviez besoin d’évacuer le feu intérieur qui demandait à jaillir.

— Pourquoi cette mine sombre ?

— Mes vacances sont foutues. Mon patron m’expédie au Canada.

— Crotte ! Tu vas te geler les noix.

— Tu l’as dit, mais je n’ai pas le choix, je dois remplacer une collègue hospitalisée.

Perché sur ses talons hauts bordés de fourrure rose, Mikado se dirigea aussitôt vers le bar pour attraper la bouteille de téquila et lui en servir une rasade.

— Tiens ! Mon anti spleen préféré, dit-il en lui tendant le verre.

Anthony se demanda un bref instant si c’était une bonne idée de boire pour fêter une mauvaise nouvelle.

— Allez, cul sec ! Ça te réchauffera et te mettra un peu de baume au cœur. Après, tu me raconteras tout.

Mickael Lukado, alias Mikado, était le meilleur ami d’Anthony. La peau aussi sombre que la sienne était pâle, aussi exubérant qu’il était discret et aussi blond que lui était brun, ils étaient complémentaires. Voilà bien longtemps que Mikado avait décrété que si on abordait une journée en ayant la banane, celle-ci se déroulait automatiquement de façon positive. Évidemment, ça ne fonctionnait pas à tous les coups, mais il persistait à en faire son leitmotiv chaque matin et à entraîner Anthony dans le sillage de sa bonne humeur chaque soir.

Deuxième extrait :

— Pepperinou ! Dépêche-toi ! Papa se les gèle. En plus, aujourd’hui est un D-day. Figure-toi qu’il a rendez-vous avec le grand amour, alors fais un effort, je t’en supplie.

Sentant le froid mordant quitter ses pieds et remonter le long de ses chaussettes pour l’envahir tout entier, il fut satisfait que son chien se décide à lever la patte et tire sur sa laisse juste après avoir arrosé la neige fraîche.

— Merci, mon petit cœur. Papa t’achètera un manteau, c’est promis.

Histoire d’aller plus vite, il le prit sous son bras et allongea son pas pour rentrer à l’intérieur de l’hôtel. Les chiens n’étant pas autorisés dans l’espace repas, il n’eut d’autre choix que de le remonter dans la chambre. S’il eut le petit espoir de voyager une fois encore avec l’inconnu dans l’ascenseur, cette chance ne se représenta pas. À peine dans la chambre, il pressa Anthony qui se trouvait dans la salle de bain.

— J’arrive, j’arrive. Quelle mouche t’a piquée ? Je pensais que vous seriez partis vous promener au moins dix minutes. Je n’ai même pas eu le temps de me sécher les cheveux.

— Général Pepper avait fini et voulait rentrer, je n’allais pas le contrarier. Et puis, tes épis ne tiendront en place que quelques minutes, alors laisse tomber la séance aplatissage qui ne sert strictement à rien.

— Dis plutôt que ton monsieur sexy n’ayant pas de toutou, tu ne l’as pas rencontré sur le parking. Sans doute espérais-tu que général Pepper te donne l’occasion de lier fortuitement connaissance et débuter ton offensive de charme, mais....

— Tu me connais trop bien, expira Mikado en l'interrompant. Je me dis qu’il est peut-être en train de boire son café. Si on se dépêche, il sera sans doute encore là, et tu verras alors que je n’ai pas menti. Ce mec est ce que j’ai vu de plus beau depuis… depuis… bref, active-toi !

Un sourire moqueur aux lèvres, Anthony se chaussa. Deux ans qu’il vivait avec lui en colocation, alors il connaissait toutes ses ruses. Il était même persuadé que Mikado avait dû rêver de son bellâtre et fantasmer sur lui. En remarquant l’une de ses oreilles ornée d’une perle blanche, il ne put s’empêcher de constater narquoisement.

— Oh, mais, tu es en beauté, dis donc !

Mikado afficha un large sourire.

— C’est mon porte-bonheur. Toutes les fois où je la mets, il m’arrive un truc de bien.

En entendant ça, Anthony s’arrêta net et ne put s’empêcher de s’écrier.

— Tu as un anti-poisse et c’est maintenant que tu me le dis.

7 vues
bottom of page